Lughnasadh (Lammas) : Célébration de l’Abondance et du Premier Récolte
- Adrien Balayan
- 30 juil.
- 4 min de lecture

Introduction

Chaque année, autour du 1er août, les païens, druides, wiccans et amateurs de spiritualité saisonnière célèbrent Lughnasadh, également connu sous le nom chrétien plus tardif de Lammas. Première des trois fêtes des moissons, Lughnasadh marque une transition : celle de l’été triomphant vers les prémices de l’automne. C’est un moment d’abondance, de gratitude et de préparation. Mais au-delà de sa fonction agricole, Lughnasadh est aussi une fête profondément spirituelle, chargée de symbolisme et de connexions divines.
Origines de Lughnasadh

Le mot Lughnasadh vient du nom du dieu celte Lugh et du vieil irlandais násad, qui signifie « rassemblement » ou « assemblée ». Historiquement, cette fête aurait été instaurée par Lugh lui-même en l’honneur de sa mère nourricière, Tailtiu, morte d’épuisement après avoir préparé les terres d’Irlande pour l’agriculture.
À l’origine, Lughnasadh n’était pas seulement une fête des récoltes, mais aussi une foire sacrée, mêlant compétitions athlétiques, alliances sociales, jeux, mariages temporaires (handfastings) et échanges commerciaux. Les premières mentions remontent aux traditions celtiques préchrétiennes en Irlande, en Écosse et dans l’île de Man.
Traditions et symboles

Pain et céréales
Lughnasadh est avant tout la fête du pain, car elle correspond à la première moisson du blé. Le pain cuit lors de cette période était souvent offert aux dieux ou partagé en famille. On décorait les tables avec des gerbes de blé, des épis de maïs, des pommes et des tournesols.
Feux et processions
Bien que moins flamboyants que ceux de Beltane, des feux de Lughnasadh étaient allumés sur les collines pour bénir les récoltes. Les processions dans les champs symbolisaient la gratitude envers la Terre-Mère.
Jeux et concours
Des jeux rituels en l’honneur de Lugh comprenaient des courses, des luttes et des compétitions oratoires ou poétiques. Ce sont les ancêtres lointains des Jeux celtiques.
Symboles clés :
Le pain : symbole de la transformation spirituelle par le feu.
Le blé, l’orge, le maïs : promesses de prospérité.
La faucille et la meule : instruments sacrés de la moisson.
La poupée de maïs (corn dolly) : effigie protectrice de l'esprit des champs.
Divinités associées

Lugh : dieu solaire, artisan, guerrier et maître des arts. Il symbolise la maîtrise, la lumière décroissante et l’intelligence stratégique face à l’adversité.
Tailtiu : déesse de la terre et du sacrifice, associée à la fertilité des champs.
Demeter et Perséphone (dans le panthéon gréco-romain) sont parfois honorées dans des pratiques syncrétiques, représentant le cycle vie-mort-renouveau.
Cernunnos (ou le Dieu Cornu) : dans certaines branches wiccanes, il est invoqué comme maître de la chasse et de la nature sauvage.
Impact ésotérique et rituels

Sur le plan ésotérique, Lughnasadh symbolise le sacrifice nécessaire pour la survie et la transformation. Le blé, moissonné à maturité, meurt pour nourrir les hommes. Lugh, solaire, commence à s’effacer, et l’on entre lentement dans la moitié sombre de l’année.
Travail spirituel de Lughnasadh :
Gratitude pour les fruits du travail passé.
Libération des excès et des illusions.
Acceptation du changement et de la décroissance.
Alignement avec le rythme naturel du don et de la perte.
Les rituels intègrent souvent :
Offrandes de pain, vin, fruits de saison.
Chants, danses et prières au coucher du soleil.
Création de talismans ou poupées de maïs protectrices.
Divination à partir des graines, feuilles ou pain brisé.
Héritage dans la Wicca moderne

Dans la Wicca, Lughnasadh est l’une des huit fêtes du Sabbat, sur la roue de l’année. Elle est considérée comme un Sabbat majeur, souvent célébrée avec des cercles rituels, des invocations du Dieu et de la Déesse, des danses et des repas communautaires.
La Wicca contemporaine, notamment dans les traditions gardnérienne et alexandrienne, a intégré cette fête comme moment de gratitude, de transmutation et d’introspection, tout en respectant ses racines celtiques. On célèbre autant le corps (par les récoltes) que l’esprit (par les rituels de libération).
Un rituel simple pour célébrer Lughnasadh

Voici un rituel accessible à tous, même en solitaire :
Matériel :
Une bougie dorée ou orange
Un petit pain maison ou du pain acheté en conscience
Un bol de fruits de saison (pommes, mûres, raisins…)
Un tissu jaune ou orange (autel)
Quelques épis de blé ou des fleurs des champs
Une feuille de papier et un stylo
Rituel :
Prépare ton espace (autel ou table) en y disposant les éléments.
Allume la bougie et dis :
« En ce jour de Lughnasadh, je rends grâce pour les fruits de la Terre et de mes efforts. Que la lumière de Lugh bénisse mes récoltes. »
Prends le pain dans tes mains, et dis :
« Voici le fruit de la Terre et du feu. Qu’il nourrisse mon corps et mon âme. »Puis, mange un morceau lentement, en pleine conscience.
Écris sur le papier ce que tu veux remercier ou ce que tu es prêt(e) à laisser partir.
Brûle ce papier dans une petite flamme (en sécurité) ou enterre-le.
Termine par cette phrase :
« Comme la roue tourne, je célèbre le cycle. Que mes dons servent la Vie. Ainsi soit-il. »
Éteins la bougie. Partage les fruits avec respect ou offre-les à la nature.
Conclusion

Lughnasadh est bien plus qu’une simple fête des moissons. C’est un moment de reconnexion avec la Terre, avec nos efforts, nos réussites, et nos pertes. C’est une célébration de la maturité, du sacrifice volontaire et de la gratitude active. Que tu sois wiccan, païen, druidisant ou simplement curieux du sacré saisonnier, honorer Lughnasadh, c’est reconnaître que chaque fin contient une semence de renouveau.







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